Jeudi 24 mai 2012
Pour certains, ce matin, le stress se faisait sentir... En effet, aujourd'hui deux groupes sur trois ont eu l'occasion d'effectuer une séance dans les classes d'application avec leurs correspondants sénégalais. Les groupes qui travaillaient sur les thématiques genre et droits de l'enfant ont réalisé des séances pour amener les élèves à réfléchir sur ces deux problématiques. Nous nous sommes heurtés à différents obstacles notamment à la barrière de la langue car notre accent est différent et le français n'est pas leur langue natale. De plus, l'enseignement est appréhendé autrement, ce qui nous a demandé une adaptation très rapide vu le temps qui nous était imparti. Néanmoins l'expérience fut enrichissante : nous avons également remis en cause nos propres habitudes de fonctionnement.
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Sur le tableau : l'interculturel à la rescousse de l'intelligence universelle ! |
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Dans la classe, les doigts se lèvent : comment pourrait-on résoudre le problème ? |
L'après midi, nous avons visité la case-foyer du CLVF (Comité de Lutte contre les Violences faites aux Femmes) qui accueille essentiellement les femmes qui ont besoin d'écoute et d'aide face aux violences qu'elles endurent.
Ensuite, nous nous sommes rendus au CRETEF (Centre Régional d'Enseignement Technique) qui assure une formation en hotellerie et où nous mangeons le midi, pour débattre sur le thème du genre. Etaient présents à cette réunion, le CRLVF, la SCOFI, les étudiants stagiaires, des inspecteurs, le directeur du CRFPE (Centre de formation des maitres équivalent IUFM) ainsi que des formateurs.
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Reprise devant l'assemblée de la saynète pédagogique réalisée en classe le matin |
Les trois parties parties abordées dans ce débat étaient les suivantes : les différences à propos du concept de "genre" et les inégalités hommes-femmes persistantes dans nos deux pays respectifs, ainsi que le rôle de l'enseignant et de l'école sur ces questions. Nous avons pu remarquer que les opinions divergeaient fortement entre nos deux cultures. Par exemple, la notion d'équité entre les deux sexes n'était pas comprise de la même manière par nos deux cultures. En ce qui concerne la France, on a tendance à parler plus d'égalité femmes-hommes que d'équité. En effet, l'équité part du principe que les femmes et les hommes sont naturellement différents et qu'il est nécessaire de combler cette différence. Pour les sénégalais c'est l'équité qui prime avec l'idée que les hommes et les femmes sont davantage complémentaires qu'égaux. Au jour d'aujourd'hui, l'égalité n'existe pas au Sénégal. Nous pourrons peut être voir une évolution des mentalités sur cette notion avec la continuité de ce projet...
Et pour réfléchir, quelques formules reprises lors du débat :
- "l'égalité ne se mesure pas, elle se décrète"
- "on ne naît pas femme, on le devient"
- "les hommes et les femmes ont naturellement les mêmes capacités"... (sauf pour creuser les puits à la main ?!)
- "Dieu, les chromosomes, le genre et moi"
NB. Et si ça vous intéresse, voici le lien sur l'article en ligne du "tambacounda.info" (le rendez-vous des tambacoundois sur le net) qui vient d'être publié sur la rencontre d'hier au Conseil Régional de l'Isère (et oui... la presse était là pour rendre bien visible cette rencontre au Conseil Régional) : http://www.tambacounda.info/education/socio-educatif/7037-tambacoundan-le-crfpe-ex-efi-et-liufm-de-grenoble-en-partenariat